lundi 21 mars 2011

Le futur de l’Alberta et l’éducation postsecondaire

par Emerson Csorba, étudiant du Campus Saint-Jean.

La composition démographique de l'Alberta est l'un des sujets les plus pressants pour la province. En fait, dans les prochaines années, la démographie de l'Alberta va changer de manière incroyable. La province devient de plus en plus âgée, avec les « baby boomers » qui forment actuellement une grande proportion de la population. Selon le Campus Alberta Planning Framework, la proportion des personnes âgées de 64-70 ans va augmenter de 73.4% entre 2009 et 2019 (celle des 70-74 ans va augmenter de 70.5%). Par conséquent, le système de santé aurait besoin de réforme, vu qu'il y aura de moins en moins de personnes capables de soigner une partie âgée de la population en croissance. En fait, la proportion des Albertains âgés de 20-24 ans va diminuer de 15.4% entre 2009-2019, allant de 291,260 à 246,475 personnes. Par ailleurs, les Autochtones représentent le groupe démographique qui augmente à la plus grande vitesse en Alberta. Entre 1996 et 2006, la population autochtone du Canada a augmenté de 45%. Or, ce groupe démographique a un pourcentage très faible en ce qui concerne la participation universitaire (1.7% pour la participation postsecondaire). Bref, il est évident que le gouvernement a besoin d'initier des réformes, en ce qui concerne non seulement la santé, mais l'éducation en Alberta. Si l'Alberta veut préserver voire augmenter la qualité de son système de santé et de l'économie, elle doit mettre l'accent sur l'éducation.

L'Université de l'Alberta a la capacité de contribuer au bien-être économique de la province, en attirant des étudiants internationaux et en fournissant une meilleure éducation aux étudiants autochtones. Le Campus Alberta Planning Framework souligne le fait que l'immigration internationale va aider la province à résoudre la crise démographique, en assurant que la main d'œuvre de l'Alberta demeure stable lorsque les Albertains deviennent de plus en plus âgés. Au cours du mois prochain, il est très probable que l'Université de l'Alberta annoncera un objectif d'augmenter le pourcentage d'étudiants qui reçoivent une expérience internationale à 15-30%. Une réforme des transferts de crédits quant aux échanges entre l'Université de l'Alberta et ses universités partenaires en Chine, en Allemagne et en Italie va probablement suivre cette annonce. Par ailleurs, l'Université de l'Alberta veut établir un programme « Foundation Year », qui établira un collège privatisé probablement au Campus Nord, afin de faciliter la transition académique des étudiants internationaux à l'université. (Ce programme n'est pourtant pas dénué de problèmes. Les étudiants qui participent à ce programme payeront environ $15,000 en frais de scolarité par année scolaire.) Deux nouveaux documents, le Academic Plan de 2011-2015 et le Comprehensive Institutional Plan de l'Université de l'Alberta, mentionne le fait que l'université veut renforcer sa présence internationale. Donc, il est évident que l'Université de l'Alberta essaie d'améliorer ses efforts internationaux, peut-être afin d'aider le gouvernement à attirer plus d'immigrants internationaux.

Cependant, les efforts de l'Université de l'Alberta ne vont pas régler les autres problèmes qui frappent la province. En particulier, il est important que la province essaie d'augmenter la participation universitaire des Autochtones. Ce sujet est assez complexe et il relève des questions concernant la culture, la tradition et la nécessité des réserves. En 2001, la participation postsecondaire des Autochtones en Alberta était de 1.3%; en 2006, seulement 1.7%. Je sais que le progrès n'est pas facile et sans obstacles, mais une augmentation de 0.4% en cinq ans n'est pas propice à la province. En ce moment, le gouvernement conservateur de Stelmach favorise le développement de l'industrie pétrolier de la province, ce qui mène à la destruction des communautés comme Fort Chipewyan (un village majoritairement Cree) au nord de la province. Selon moi, les actions néfastes du gouvernement conservateur empêchent le progrès dans le secteur d'éducation pour les Autochtones. Bien que la rhétorique du gouvernement souligne l'importante d'augmenter la participation postsecondaire des Autochtones, ses actions sont en contradiction.

Enfin, la province a plusieurs défis. Avec une population de plus en plus âgée, l'Alberta a besoin d'immigrants internationaux afin de préserver voire augmenter la main d'œuvre. Cette main d'œuvre sera nécessaire si l'Alberta veut maintenir la qualité de son système de santé. En ce moment, l'Université de l'Alberta essaie d'attirer plus d'étudiants internationaux, mais ce n'est pas assez. En ce qui concerne les Autochtones, leur participation de 1.7% en 2006 doit s'accroître. Dorénavant, le gouvernement albertain n'a pas de choix : elle doit mettre l'accent sur sa population autochtone, en limitant les barrières qui empêchent la participation postsecondaire. Sinon, le futur pourrait être désastreux.

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